« Nous enrubannons à poste fixe » « Nous enrubannons à poste fixe »
Les agriculteurs et entrepreneurs Denis et Cyril Le Bœuf ont fait le paridu combiné presse-enrubanneuse Göweil LT-Master.
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«C’est une machine très peu courante en France et plutôt présente en zone de montagne », indique Denis Le Bœuf, agriculteur et entrepreneur à La Caine (Calvados) à propos de l’enrubanneuse à poste fixe LT-Master de la marque autrichienne Göweil. L’exploitant en a fait l’acquisition en juin 2014. Conçue au départ pour les chantiers d’ensilage de maïs en pied de montagne, dans des zones escarpées, l’entreprise Le Bœuf fait le pari qu’elle peut répondre à des besoins spécifiques dans les régions d’élevage du Grand-Ouest.
L’ensilage de maïs épi en est un bon exemple. Denis Le Bœuf produit lui-même des boules proches d’une tonne destinées à la vente aux éleveurs. « C’est un bon compromis pour la conservation du maïs grain destiné à la consommation en élevage », assure l’entrepreneur. Dans des systèmes à orientation herbagère, avec une forte présence de fibres et de protéines dans la ration, on obtient un correcteur riche en énergie tout en faisant l’économie du séchage par rapport à un maïs grain classique.
Diversification possible
En conditions humides, comme en Normandie, les frais de séchage deviennent vite prohibitifs et la récolte tardive du maïs grain n’est pas sans poser problème dans le système, si une culture d’hiver est à suivre. Le débit du combiné à poste fixe est d’environ 35 t/h, et s’adapte bien à un chantier d’ensilage de maïs épi de 8 rangs qui récolte 2 ha/h. Il n’y a pas de temps morts et le flux est continu entre la vidange et la recharge des remorques. Avec une ensileuse six rangs, c’est la machine qui attend.
Véritable usine de conditionnement itinérante, la Göweil est installée sur la ferme ou directement aux champs. L’idéal est d’anticiper les besoins futurs pour limiter au maximum la manutention des boules et éviter qu’elles ne s’abîment. À l’arrière, le produit est versé en vrac par remorque, dans un convoyeur de 12 m3. Via une vis sans fin, il amène la marchandise au tapis élévateur. Equipé de capteurs, sa vitesse est automatiquement régulée pour apporter la bonne dose au caisson de pressage. Ce dernier est constitué de deux courroies en opposition qui façonnent la boule comme deux paumes de mains. Plus le matériau est dense, et plus la pression est réglée en position haute. Il faut compter 160 bar pour du maïs épi ensilé. L’enrubanneuse à poste fixe peut s’adapter à différents produits y compris des matériaux légers. Pour des anas de lin ou du miscanthus broyé, on atteint les limites de l’outil. « Les boules formées atteignent 250 kg environ et sont demandées pour des raisons de praticité d’utilisation et de transport par des collectivités ou des professionnels », explique Cyril Le Bœuf, le fils de Denis qui travaille dans l’entreprise.
Une diversification a été trouvée pour constituer des balles de pulpe de betteraves surpressées. La fraîcheur du produit est alors importante pour la bonne conservation. Les entrepreneurs utilisent aussi l’outil dans le cadre de sa fonction initiale, à savoir l’ensilage classique de maïs en plante entière. « Des éleveurs veulent se constituer un stock d’été facilement transportable et éviter les problèmes d’échauffement liés à l’ouverture d’un silo à ces périodes. La machine peut-être mise à profit pour vider un fonds de silo, ou pour conserver les excédents d’ensilage », complète Denis Le Bœuf. En revanche, difficile d’envisager un chantier d’ensilage complet en plante entière. Face à la confection d’un silo classique, le coût élevé ne compense pas les gains sur les pertes en matière sèche.
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